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chroniques à propos du EP O° : zéro degré
matamore - février 2003
soit dit en passant, décembre 2002
popnews, octobre 2002
à découvrir absolument, octobre 2002



matamore - février 2003
Quand il ne tient pas la basse dans Melatonine (un album déjà sorti et chroniqué ici et un second en préparation sur Unique Records) et quand il ne tient pas son webblog, Nicolas Tochet compose et enregistre en solo parfois de la musique sous le sobriquet de Zero Degre.
Quelques pistes. Le chant est en français et semble dans la lignée de la famille Diabologum, Polagirl, Mendelson ou du Suisse Jean Bart. Il est parfois hésitant, pas toujours très au point mais l’essentiel est là et l’on sent la capacité de transcender les derniers problèmes pour accoucher bientôt peut-être d’un ton unique. Les premières pousses sont là.
La musique, on sent les influences post-rock et électroniques, un souci de l’intimité et une utilisation intelligente de samples et d’un synthé. Il y a là aussi le concept du « 0° », c’est à dire qu’il fait assez froid, on grelotte un peu mais avec le désir de se réchauffer, sans complaisance, ça s’accompagne d’un certain souci de clarté, on pense un peu par-là à Hood, Black Moth Super Rainbow, Encre ou Arab Strap, cette façon de partir à la recherche d’une ligne de pureté fugace sur des terrains mouvants.
Nicolas Tochet offre ici un premier CDR démo déjà d’une bonne qualité qui témoigne d’un important travail sous-jacent. Nul doute que cella promet de bonnes choses à l’avenir car la voie choisie est des plus intéressantes au sein d’un post-rock français qui souffre souvent de difficultés à trouver un langage personnel. On retrouve chez Zero Degre les traces d’une certaine façon de faire qu’on adore également chez Acetate Zero comme on la chérissait chez les défunts UCM, marier les voix à des structures pas évidentes qui privilégient avant toutes choses l’émotion générée. Bien sûr il y a des erreurs, parfois des côtés un peu étouffants, mais c’est bien l’objet et le risque de toute première démo que d’en faire et on espère que Zero Degre saura s’en servir comme d’un trampoline pour atteindre le niveau supérieur.
L’intro ‘intro 4.A.R’ est très belle ouverte et lumineuse, une guitare qui égrène les notes, une basse qui donne de la profondeur et un sample qui crée du volume. ‘Les liens’ fonctionne sur le même principe ou presque, une batterie et quelques vocaux en plus, jolie réussite. Le fait que Nicolas joue le tout seul diminue un peu le sentiment d’alchimie que l’on pourrait trouver avec un groupe, mais ça incite déjà pas mal au voyage comme ça.
Joli petit intermède avec ‘5 = 6’, une guitare matinale entourée de brumes. Sur ‘nos espoirs’, Nicolas chuchote à mi-chemin de Jean Bart et Experience, tandis que la musique rappelle un peu Hood et Third Eye Foundation, le morceau part très bien puis fait un peu de surplace et s’engourdit avant de disparaître.
Le chant sur ‘se mettre au vert’ est incompréhensible, la voix sourde et trop chuchotée, renfermée, la tension qui s’installe semble prometteuse, mais le tout manque légèrement de vie, de couleur et de douleur, un peu la même sensation que celle générée par l’album d’Encre.
Le CDR s’éteint alors avec ‘au dehors’, plus post-rock avec une rythmique qui nous entraîne sereinement vers l’explosion et un texte plutôt désabusé, malheureusement la disto choisie comme soupape est de mauvais goût, réduisant à néant les espérances.
En résumé, Zero Degre fait preuve d’une matière première des plus intéressantes, quelques ébauches de morceaux ressortent ici mais encore rien de titanesque, unique et mémorable. Juste une question de temps semble-t-il. On l’attend au tournant.

Didier




soitditenpassant - décembre 2002
Quelle excellente surprise découvrir qu’en France, certains ont su assimiler lo-fi, post rock et électronique légère pour se délivrer de morceaux poétiques et évocateurs, sombres mais libérateurs, sensibles et rares.
Zéro degré est le projet d’un messin, Nicolas Tochet, qui assène un coup de poignard salvateur sur ce maxi EP de vingt minutes. Des nappes de claviers, une basse aérienne, une guitare caressante sur laquelle Nicolas Tochet pose, par intermittence, sa voix calme et poignante.
Construits à partir de boucles hypnotiques, les morceaux glacent le sang puis nous enlacent avant de nous laisser, tourmenté. Si on pense parfois à Téléfax (projet du batteur d’Expérience), on évoquera également Arca, Hood, et Arab Strap pour décrire partiellement la musique de Zéro Degré.
L’inflammable et extraordinaire ‘Au dehors’ conclu magnifiquement ce petit chef d’oeuvre, finissant sur une explosion sonore mogwaïesque particulièrement convaincante et sur ce constat : ‘au dehors tout est possible, mais ici, rien’.
Un grand espoir à suivre de près.
Quentin Dève



popnews - octobre 2002
A l'évocation du nom de ce groupe autour de moi, la première réaction fut : "une nouvelle bière sans alcool ?" 0° ce serait plutôt l'inverse : "avec alcool, la fête est moins folle". Le genre de fête où l'on arrive déprimé, en espérant se changer les idées et où, finalement, l'alcool prend le dessus sur notre envie d'en découdre avec notre spleen rampant, nous faisant sombrer un peu plus profond.
Si seulement il n'y avait que la soirée de triste... Une bonne gueule de bois et ça repart ? Tu parles ! Nicolas Tochet, unique artisan de ce projet glacial nous laisse reprendre notre respiration quelques instants seulement avant de nous replonger la tête dans cette baignoire remplie de souvenirs emprisonnés dans les glaçons. Car c'est bien "néant calorique" le sens le plus évident de 0°. Et encore, si au moins cette température redoutée était le but à atteindre... Non. 0° n'est que le point de départ pour nos pensées d'une descente vertigineuse vers des eaux profondes d'où on ne sait pas encore ce qu'il va remonter.
S'appuyant sur une musique essentiellement électronique, minimaliste et doucement dépressive, les textes se recroquevillent sur l'impossible changement, la fatalité de la situation (interne et externe) et des "déceptions toujours à la hauteur [des] espoirs". C'est avec une voix en fin de course, à peine audible, que Nicolas Tochet susurre ses textes, faisant son chemin avec une guitare réduite à sa plus simple expression, sauf lorsque, sur la fin, elle explose, ne pouvant plus contenir une violence trop longtemps contenue.
En sept titres qui sont autant de petites scènes formant une pièce cohérente et d'une noirceur insondable, 0° tente de nous saper le moral. Il pourrait bien y arriver, pour peu qu'il soit écouté.
Fred



à découvrir absolument - octobre 2002
Nicolas Tochet n'est pas un inconnu sur ce site. Il fait partie entre autres de Melatonine, premier groupe à avoir essuyé les plâtres de ce qui allait devenir la rubrique "coups de pouce". C'est en vacances de Melatonine (on attend, les gars !!) qu'il (se) libère le projet zéro degré. L'une des grandes nouveautés de ce cd, c'est l'utilisation de mots (si si) reliés entre eux de façon si impeccable que l'on jurerait des textes écrits conjointement entre Angot et Michniak, et tout cela lu (chanté) avec la voix de Jean Bart (c'est impressionnant la similitude entre les deux voix). En sept morceaux, Nicolas s'ouvre un nouveau champ lexical. Tout en gardant son goût pour ce post rock raffiné et bruitiste, Nicolas plonge les mains dans les affres (nos espoirs), le tout dans une mélancolie douce de l'abandon. Se mettre au vert, quasi-Haïku thérapeutique, éclaire un peu plus l'écriture de Nicolas. Mais là où il impressionne vraiment c'est quand il introduit un monument comme au-dehors par le bruit d'une supposé cantine ou cour d'école. On sent le monstre roder, mais le monstre est encore au-dehors. Pendant plus de 6 minutes, c'est Jean Bart chez Massive Attack. Si Michel Cloup tombe sur ce morceau, il ne peut que fermer sa boutique d'expérience et s'avouer battu pour longtemps. Maîtrise de l'apocalypse, maîtrise des flux tendus, zéro degré vous fera monter en fièvre. Labellisé à découvrir absolument. Splendide.
Gerald

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